Fioriture Fioriture Fioriture
Symbole BDSM

À propos du Fessogramme


Le 14 décembre 2005, Mélie Mélo me contactait pour m’inviter à rédiger le Fessogramme du mois – journal dont elle est la rédactrice en chef pour le site de Fesrouge. Ou plus exactement, la chef tout court, dans la mesure où le principe du Fessogramme consiste, depuis 2004, à donner tribune libre aux déviants sexuels les plus bavards de la Toile, soigneusement sélectionnés par la chef.

L’idée est belle. D’autant que m’a précédé une belle brochette de prolixes pervers, avec, dans l’ordre : Vénus, Bricabrac, Azraël, Impudique, Aurora, Écrits Pourpres, Fantasmagor’Isa, et Dame Jeux. Je réponds donc d’un oui enthousiaste le 15 décembre, et le premier janvier, j’écris à cet effet Dominateurs et mâles dominants, que je publie aussitôt sur mes pages au lieu de l’expédier à Mélie. Je me remets à la tâche, j’apprends le CSS et le XHTML, je photographie les reflets de mon œil, je visionne tous les films qui ont bercé mon enfance afin d’en tirer quelques images, je relis l’intégralité des magazines des années 1975 à 1990, et à peine quelques semaines plus tard (le 1er août 2006, donc), comme promis, j’envoie mon fessogramme prêt à être publié.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que côté délais, j’aurai fait tourner Mélie en bourrique. Voilà ce qui arrive quand l’éditeur ne fouette pas ses écriveurs. Je découvre le boulot de pigiste, Mélie peaufine ses talents de rédac’chef, et manifestement, on a encore tous les deux beaucoup à apprendre en matière de délais de publication.
Qu’importe, on s’amuse, et c’est tout ce qui compte. La lecture de nos élucubrations à tous est gratuite, et ne se paie qu’en patience. Un magazine papier doit respecter des impératifs de délais ; son pendant électronique est, lui, soumis à l’envie de l’auteur.

J’ai reçu très peu de commentaires par email suite à la publication de ce Fessogramme. Le premier feedback via un blog m’est venu d’Exigeant, dans un article très élogieux joliment intitulé De la qualité du cul dépend la fessée, et plus récemment, c’est Écrits Pourpres, dans un excellent billet nommé Je suis un mêmêtre (voir ci-dessous), qui a réagi à mon texte. En fait, ce dernier a failli ne pas publier son article, qui traitait d’un sujet similaire au mien, tant nos points de vue convergeaient (nous sommes télépathes, nous autres Dominos).
Quant à Exigeant, il a cru reconnaître sa soumise dans ma description… de là à soupçonner celle que je nomme mon aristochate de mener une triple vie, il n’y a qu’un petit pas - flippant – à franchir. Alors de deux choses l’une : soit les soumises sont toutes issues de la même graine de peste, soit Exigeant, Pourpre et moi nous partageons la même compagne… si tel est le cas, ça ne va pas être facile à vivre, parce que… on est tous les trois drôlement amoureux, je crois.

K--

Ci-dessous, le texte publié par Écrits Pourpres, reproduit avec sa permission, qui illustre le bien fondé de mes soupçons quant à une possible coalition de nos soumises : je ne suis pas le seul à penser qu’être maître, cela consiste souvent à se faire dominer.
Vous pouvez lire cet article dans sa version originale illustrée sur l’excellent blog d’Écrits Pourpres, ici.


Je suis un mêmêtre…

Ben oui, ben tiens, ça vous étonne ? Ne répondez pas, non, laissez-moi un instant d’illusion. J’avais préparé une fort jolie note qui traitait de la définition d’un maître, de ce qu’il devait être et de sa façon de se comporter etc etc…. Un truc très bien je vous promets. Mais Khayyam  dans le Fessograme m’a quelque peu coupé l’herbe sous les pieds… De plus, il traite très bien du sujet. Ce qui fait que, si je poste ma note, cela aura l’air par moment d’un copier/coller ou plutôt d'une pâle imitation.. Après on va m’accuser de plagiat, de vol éhonté, on va me mettre à l’amende et je serai banni de toute vie sociale Webienne.

Du coup, je vais vous parler des hannetons renifleurs de Papouasie…

Le Hanneton renifleur de Papouasie a ceci de particulier qu’il vient de Papouasie, contrairement au hanneton germain qui, bien qu’étant son cousin, n’en est pas moins Germain. Donc le Hanneton Renifleur vit dans un climat tropical très humide et sa principale…. Bon ok, j’arrête,,, je mets quand même ma petite note après tout, tant pis pour les hannetons, ceux que ça intéresse n’ont qu’ à reprendre contact avec moi, on ira les chasser ensembles.

Les Maîtres et l’art de se faire Memetre…

Ce petit moment de réflexion est destiné à tous les maîtres, dominants, Monsieur, My Lord, etc, qui survivent tant bien que mal dans la sphère du milieu BDSM. Du milieu et de ses côtés bien sûr aussi. Qu’est-ce qui fait de nous des D. ? Qu’est-ce qui nous permet de nous conduire comme des seigneurs, comme des Dieux tout puissant, infligeant châtiments et récompenses d’un geste auguste ? Eh bien finalement, ce sont nos s.

Un Dominant, n’est rien s’il n’a rien à dominer, c’est un fait certain qui ne se discute pas. Il est inutile de se promener dans les clubs SM avec une paire de menottes en bandoulière et un pantalon en cuir moulant. Ce qui fait le D c’est le petit s qui vient se greffer dessus si joliment. Les D ne le sont que par l’acceptation de la s à les reconnaître comme tel.

Non, inutile de prendre de grands airs offusqués, et de rouler des yeux, ne venez pas me parler de l’autorité naturelle du maître qui, d’un regard, fait se tortiller les soumis et soumises. La soumise ne se tortille que si elle le veut bien. L’autorité du dominant vient de sa soumise et non pas l’inverse, c’est un fait cruel soit, mais c’est ainsi. Car quand elle tortille du cul pour vous, n'oubliez jamais qu'elle se trouve DEVANT vous.

On en finit par arriver à se demander si les vrais dominants, sont bien ceux qui portent le pantalon de cuir. C’est parfois irritant la victimisation que l’on fait de la soumise, pauvre petite chose, qui doit s’en remettre aux volontés de son seigneur et se livrer toute entière à lui. C’est un fait, cela flatte l’ego, mais c’est à peu près tout… Parce que ce don de soi est un don choisi, et fait à l’origine, eh ben par qui ???? Par la soumise, exactement… Donc si la soumise ne veut pas se tortiller, vous ferez ce que vous voudrez mais cela ne changera rien du tout…

Je prends l’exemple de ce que je connais, ma soumise en l’occurrence, je ne vais pas parler des soumis et soumises des autres, chacun voit midi à sa porte, et les poules seront bien gardées. Donc ma soumise, qui est particulièrement « merdeuse » dans son style, ne rate pas une occasion de se moquer de moi, de me provoquer, de chercher la punition, le croupion déjà tout frémissant à l’idée du jolie schlak schlak qui pourrait en suivre… C’est là que le Dominant, le beau, le vrai, celui qui à un fouet original commandé au Texas, tressé à la main par des Comanches en poil de barbe de Custer, prend son air le plus terrible. Sans hésiter, il la colle à genoux, lui file la rouste de sa vie, et la laisse pantelante au sol quelque part entre le sub-espace et la station Guy Moquet. Là, il se redresse fier comme Artaban. Alors, Qui que c’est le maître petite soumise ??? hein qui que c’est ??? Et pendant ce temps, la soumise frotte ses jolies fesses en cachant un petit sourire, sa libido comblée et son objectif atteint. Alors qui est le Maître du Jeu ?????

Dans ces cas là, au lieu de prendre mon fouet, je vais lui préparer un café, je la dorlote et j’ignore ses moqueries avec les yeux les plus amoureux que l’on puisse trouver. Parce qu’à ce petit jeu-là, on peut y jouer à deux. C’est alors avec une joie sans pareille que j’enfile un T-shirt rose Barbie et, à l’antithèse de la définition de maître, je représente la synthèse de ce que je suis, c'est-à-dire un p'tit con merdeux.

Cependant, même si je remets la punition, que j’essaye de l’appliquer lorsqu’elle s’y attend le moins possible, eh bien ça ne change rien, parce qu’au final, c’est elle qui choisit. Réveillez vous cravaches et fouets, on se joue de nous, nous ne sommes pas en haut de l’échelle de l’évolution de la sexualité… Non, nous sommes en bas de l’échelle et on mélange la peinture dans le pot. Les soumis c’est nous, soumis aux désirs de nos soumises, nous sommes les victimes d’un vaste complot… regardez donc autour de vous, tous ces sites tenus par des soumises… lentement, elles tissent leur toile, elles préparent leur filet…

Mais si, mais si, je ne suis pas un paranoïaque, regardez-les donc toutes. Elles définissent petit à petit les contours du Dominus Habilis Erectus. Il sera, à la fois, doux et sévère, attentif et joueur, il maîtrisera la technique du Shibari et l’ornithologie. De plus, ses talents multiples le porteront à être de Gauche, artiste, un peu bohème, bien sûr il excellera en cuisine, ainsi que dans l’utilisation du lave-vaisselle. Jamais il n’utilisera certains mots qui seront bannis du langage SM, de même il sera foncièrement Féministe et exclura les termes grossiers de son langage. Bien entendu, il excellera dans l’écriture et naîtront de sa plume de superbes poèmes gothiques qu’il publiera dans son blog… Bien sur, il ne sera pas parfait, il fera des erreurs et sera rongé par le remord… Mais peu importe, sa soumise fidèle, son soumis attentif, auront tôt fait de le réconforter et le guider dans la vrai voie. Le Maître de demain sera FAILLIBLE. Remarquez c’est déjà le cas aujourd’hui, à la différence que celui de demain pourra s’en servir pour montrer sa grande sensibilité. A force de vouloir casser l’image ancienne du dominant à la façon O (bon remarquez, oublier l’histoire d’O ce serait pas plus mal), on en impose une nouvelle, on fait disparaître une image d’Epinal pour en taguer une autre. Je ne serai pas le maimaitre de demain, ni le maître de hier, non, je vais me contenter d’être moi et si ça gène que je porte des T-shirt Puma rose, venez m’en parler à la récré…

Force est de constater que nous dépendons entièrement des soumis qui acceptent de nous accompagner dans nos jeux, car, hors d’eux, nous ne sommes rien, ou alors bien peu de choses. Rien ne sert d’être un virtuose du martinet, un esthète de la corde, le Mandrake de la cire, sans soumise, sans soumis, pas de Maître… Force est de constater que nous sommes des Maimaitres à leur soumise. Il faut faire ce triste constat, nous ne sommes que ce que les petites gens au collier ont bien voulu que nous soyons. Alors cessez de me dire qu’un dominant façonne sa soumise, c’est elle qui façonne et devient ce qu’elle veut bien que le gars en noir fasse d’elle.

En plus, je souffre d’une tare supplémentaire qui fait de moi définitivement un D à deux sous. Je suis amoureux de ma soumise… alors là ça aide pas… mais alors pas du tout…

Posté par Ecritspourpres le 30 août 2006 à 15:19
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