Fioriture Fioriture Fioriture
Symbole BDSM

Supplique à Maitre Shibari

par divinaura - divinaura30 at hotmail point com


La vue sur Paris est inouïe ; j’ai l’impression que la tour Eiffel me dévisage, que les invalides me narguent et que le Sacré Cœur me sourit.
Je ne sais pas si les palpitations qui me submergent sont un signe de joie ou de grande anxiété ; sans doute un savant mélange ; en revanche je sais que mon sexe le réclame et L’attend.
J’ai passé ma main sur la rambarde de fer forgé et respire, profondément, l’air doux. La lumière des étoiles est ternie par celles de la cité, je reste immobile et je L’attends.

J’ai oublié la punition promise. La cravate dont il défait le nœud me rappelle notre première rencontre, et je tourne mon visage vers Lui, dans l’attente qu’il me bande les yeux.

C’est alors qu’il me joint les mains puis les croise, pour mieux les attacher au fer de la balustrade.

Je le sens alors soulever ma robe ; sa main frôle ma cuisse en remontant le tissu, qu’Il relève au dessus de ma tête ; l’étoffe retombe sur mes avant-bras. Je prend conscience que je suis en guêpière sur la plus haute terrasse de l’avenue Montaigne face à Paris, dos à la salle de l’un des grands restaurants de la capitale…

Il reste en arrière et ne me touche pas. Je ne sens que Sa respiration proche de mon oreille, j’entends Son souffle et Son murmure.
« Personne ne te traitera comme je vais te traiter. Ce que je vais te faire ce soir u ne l’oublieras jamais. Tu ne revivras jamais cela, tu es ma chienne et mon esclave. Après ce soir, tu ne sauras plus qui tu es. Je vais te faire souffrir, te faire crier, ton corps sera marqué et les brulures qui s’estomperont te manqueront comme une drogue ; je vais te rouer de coups et tu aimeras cela »

Lorsque je L’entends faire glisser sa ceinture le long des glissières de son costume, je suis dans un état indescriptible, lorsque je sens la lanière de cuir cingler pour la premiere fois mes fesses, je ne retiens pas un vrai cri de douleur, lorsque le cuir me pénètre et marque mes chairs. La musique du cuir qui claque sur ma croupe accroît la force de mon désir. Mes yeux sont brouillés par les larmes, les coups se succèdent et leur violence s’accentue. Je me mords les lèvres au sang pour ne pas hurler l’insupportable ou le plaisir, je ne sais pas je ne sais plus, je voudrais que cela s’arrête mais aussi qu’Il continue, je suis à Lui Il me l’a dit Il me le prouve Il marque mon corps et je suis à Lui.

Je sais qu’il bande. Je n’ai pas besoin de le toucher, je le sais.

Je ne suis plus que brûlures et stries pourpres, jamais personne n’avait porte la main sur moi, l’humiliation de mon corps mis à nu et lacéré me pétrifie et m’ensorcelle, j’ai envie de demander grâce, la douleur est insoutenable, des images oubliées reviennent à ma conscience, enfant je me rêvais blanche-neige, ma belle-mère etait atroce et me fouettait pour me vaincre, je résistais au fouet et la défiais de toute mon intégrité, chaque séance n’était qu’une occasion de lui prouver ma force et la suprématie de mon adolescence.

Aujourd’hui je me donne à l’homme qui me mérite en me battant, chaque coup porté n’est qu’une preuve de l’attention qu’Il me voue, de l’asservissement qu’Il revendique et dont je lui suis infiniment reconnaissante.

Mes jambes ne me portent plus et je m’affale. Seuls les liens de sa cravate étroitement serrés autour de mes mains et de la balustrade retiennent mon corps de telle sorte qu’Il puisse continuer à le marquer, c’est maintenant mon dos et mes épaules qui sont balayés par le cuir, mes cheveux s’emmêlent à la ceinture et s’arrachent au rythme de la main qu’Il lève. J’ai mal j’ai très mal et ce mal me fait du bien.

Je pense à la prédiction de la sorcière « un jour, une femme en mourra »
Je ne suis pas sure de ne pas être celle-là


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