Fioriture Fioriture Fioriture
Symbole BDSM

Khayyâm, Omar


Si le pseudo de Khayyam m'est venu à l'esprit, c'est simplement parce que je me suis intéressé, au moment où je commençais la rédaction de ces pages, à quelques modestes aspects du contexte islamiste des alentours du onzième siècle, à travers d'excellents romans tels Le médecin d'Ispahan, de Noah Gordon, Avicenne ou la route d'Ispahan, de Gilbert Sinoué, Alamut, de Vladimir Bartol... plus tard, j'allais ajouter à cette liste la magnifique retraduction des Mille et une nuits, de Khawam, Samarcande, de Maalouf (qui m'a été conseillé par des visiteurs de ce site)...

Dans Alamut, on découvre les processus qui ont permis à Hassan de mettre en place la société secrète des Ashashins - une réalisation des plus cruelles, dépeinte là de bien belle manière.
Manipulations, endoctrinement, paradis artificiels promis pour une obéissance aveugle, jardins magnifiques garnis des plus belles houris... tout ce qu'il faut pour nourrir un doux fantasmes, mais aussi... tout ce que le bdsm ne doit jamais être.

Je me ferai une joie de personnellement étrangler l'imbécile qui nous viendra dans un salon de discussion BDSM sous le pseudo de Hassan (et Dieu sait s'il est des apprentis-Hassan parmi les dominants). Cela dit, le contexte islamiste de l'époque demeure aussi attrayant qu'admirable et mystérieux, à travers ces mélanges des sciences et de l'art, de la culture et de la religion, des écrits et des idéaux.

Omar Khayyam fut acteur de cet admirable contexte.

"C'était là que Hassan rencontra Omar Khayyám, le poète-astronome perse. un autre de ses camarades de classe fut Nizam-ul-Mulk, qui devint premier ministre. Ces trois là firent un pacte, selon l'autobiographie de Nizam, si l'un d'eux, n'importe lequel, montait haut dans la hiérarchie, il aiderait les autres à y parvenir aussi.
Comme société secrète, l'organisation des ismaïliens comme décrite ci-dessus, était puissante et produisait un grand nombre de partisans qui obéissaient aveuglément aux ordres des chefs de la secte. Mais, comme avec ce genre de sociétés, il y avait de sévères limitations au point de vue de l'efficacité.
"

[http://webmarmite.free.fr/alamut.htm]

Voilà qui ne manqua pas de me rappeler un certain pacte entre quelques... Maîtres associés et Dominants en folie - une autre société secrète, bien plus innocente que celle des Ashashins. J'aime les "sévères limitations au point de vue de l'efficacité", j'aime le fait que Khayyam, comme s'il avait été l'ancètre de Boris Vian, fût à la fois auteur de poêmes et de traités mathématiques ou astronomiques, et j'aime à savoir qu'il n'a pas, lui manipulé les gens comme son copain Hassan (Note: cette amitié reste à prouver, quoi qu'en disent le lien et le texte ci-dessus).
J'aime aussi à voir mon appartement comme une sorte d'Alamut, puisque nombre de mes connaissances dans l'univers du BDSM ont pu y trouver un lieu accueillant et protégé pour y boire, y manger, et s'y livrer à des pratiques qui, sans faire de mal à quiconque, sont difficilement acceptées au dehors.

Enfin, j'aime le fait que Khayyâm était iranien alors que je ne le suis pas, et j'aime à savoir que personne n'est capable de correctement taper mon pseudo en ligne lorsque je ne suis pas dans le canal.

Pour toutes ces raisons, et avant tout parce que je ne veux pas que ma mère reconnaisse ici son fils pour ensuite se dire "j'ai infanté un déviant", et puisque merde, il me fallait bien un pseudo, je signerai donc tout ici de l'illustre nom de Khayyam.

Khayyam.


KHAYYAM (‘Umar) 1021 environ - 1122 environ
Apprécié de son vivant dans son pays natal pour ses qualités de savant astronome, Khayyam n’a connu sa véritable vogue poétique à travers le monde – plus particulièrement dans les pays anglo-saxons – qu’à partir de 1859, année où le poète anglais Edward Fitzgerald publia son ingénieuse adaptation en vers des ruba‘iyyat . Dès lors, une multitude de traductions faites en plusieurs langues, d’après les manuscrits découverts au fil des années, ont suscité parmi les orientalistes une somme de controverses souvent passionnées sur l’authenticité et l’interprétation de ces poèmes, mais qui sont loin d’aboutir à des conclusions définitives.

Un esprit encyclopédique
Ghiyath al-Din Abu l-Fat’h Ibn-i Ibrahim al-Khayyami, plus connu sous le nom patronymique de Khayyam, qui signifie «fabricant de tentes», est né à Nishapur, ville située en Khurassan, province du nord-est de l’Iran. Comme c’est également le cas de quelques autres grands auteurs classiques persans, on ignore les événements et les détails de sa vie, notamment ceux de sa jeunesse. Même les dates précises de sa naissance et de sa mort ne sont pas indiquées clairement par les historiens. Ce n’est qu’en se référant aux données biographiques de ses illustres contemporains (en particulier celles de son maître Avicenne) qu’on a pu reconstituer approximativement la date de sa naissance (1021-1022?) et celle de sa mort à Nishapur (1122). Eu égard aux mêmes critères, les critiques ont peine à croire à la légende – rapportée par l’historien Rashid al-Din – selon laquelle Khayyam, suivant les mêmes cours que Hasan-i Sabbah, le chef de la secte des ismaéliens, et Khadja Nizam al-Mulk, vizir du sultan saldjukide Alp Arslan, aurait conclu un pacte d’amitié et d’entraide avec ses célèbres condisciples. Ce qui est certain, en revanche, c’est qu’il a cultivé toutes les sciences importantes de son époque: les mathématiques, la physique, l’astronomie, la philosophie et la médecine, sciences dans lesquelles il a atteint le plus haut degré d’érudition. Son autorité en astronomie fut telle qu’en 1074, lorsque le sultan saldjukide Djalal al-Din Malik shah voulut réformer le calendrier persan, c’est à lui qu’il fit appel. À la tête d’une équipe d’astronomes de l’observatoire de Marve, Khayyam institua une ère nouvelle, appelée Djalali (du nom du sultan), selon laquelle une année bissextile fut introduite tous les quatre ans dans l’ancien calendrier persan.

Parmi les quatorze traités et ouvrages scientifiques attribués à Khayyam, deux seulement nous sont parvenus, dont l’un traite de la valeur des postulats d’Euclide, et l’autre, plus important, de la démonstration des problèmes d’algèbre. Dans ce traité, traduit en français et en anglais, l’auteur après avoir classé systématiquement les équations du deuxième et du troisième degré (selon le nombre des termes que celles-ci contiennent) s’est efforcé de les résoudre toutes.

C’est sans doute en vertu de la valeur de cet ouvrage que, dans son Introduction to the History of Science (Washington, 1927), G. Sarton présente Khayyam comme «l’un des plus grands mathématiciens du Moyen Âge».

[Encylopédie Universalis]


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