Fioriture Fioriture Fioriture
Symbole BDSM

Journal d'un Khayyam photographe

...non, cette photo n'est pas de moi.


21.06.2006. Je mets en ligne la galerie Soirées en ville, avec une première série de photos consacrées aux préparatifs de la soirée The Clinic, aux Pays-Bas. Délicieux souvenir que cette échappée-là... et un grand merci à la patronne d'Absolute Danny, qui nous a autorisé à prendre des photos dans son magasin.


19.06.2006. La rubrique Hors-série fait son apparition, pour y ranger les inclassables... Je démarre celle-ci avec quelques photos aléatoires ; nul doute que j'aurais bien davantage à y placer si le temps ne me faisait pas tant défaut.

La photo du harnais de bras est un montage... non que l'original manque d'esthétique, bien au contraire... simplement, plutôt que montrer ouvertement des images de mon séjour avec ma scarlett à demi nue, les bras emprisonnés dans son armbinder, j'ai jugé sage de nous assurer un minimum d'anonymat.
Une petite note à propos de ce harnais... je l'ai effectivement acheté dans ce magnifique magasin fétichiste qu'est Northbound Leather à Toronto (où j'ai pris la vitrine en photo, donc), payé avec l'indemnité que la compagnie aérienne venait de m'offrir pour s'excuser du surbooking de mon vol... vite gagné, vite dépensé. J'avais depuis longtemps envie d'essayer un monoglove (ou single glove, etc.), et il se trouve que celui-là en est une variante grand-luxe : deux manches de cuir séparées (un biglove, donc ?), une longue série de passe-lacets dans laquelle on tresse une ficelle comme pour un corset, et des mains fermement emprisonnées dans leurs moufles de cuir pour interdire à la soumise tout espoir d'évasion

La photo de Cris et chuchotements date de mon anniversaire - celui-là même qui est évoqué dans mon texte sur l'initiative.


15.06.2006. Je me décide enfin à poster la série À table, après de nombreuses hésitations d'ordre pornographique... le diamant du karada au niveau de l'entrecuisse était un peu trop réussi, mettant incroyablement en valeur l'intimité de ma douce. Soucieux d'éviter le gros plan gynécologique, j'ai tout essayé, depuis des mois : le floutage, le masquage avec un morceau de tissu, la grosse tache noire façon censure pékinoise, le smiley occlusif, mais rien n'y faisait, et toutes les photos s'en trouvaient gâchées...

Quand l'idée de la rose m'est venue, je pensais la placer comme un masque un peu grossier, une forme de clin d'oeil... je ne me suis pas particulièrement appliqué, mais après-coup, j'ai constaté avec surprise qu'elle semblait plutôt réelle. Elle ne l'est pas. Ne tentez pas cela chez vous. Aussi drôle que puisse être l'adage SM "jette les roses, offre-moi les épines", la seule idée que des imbéciles pourraient prendre les parties intimes de leur princesse pour un vase destiné à recevoir ce genre de tiges suffit à me donner la nausée.


30.05.2006. La longue série de la soubrette était prête depuis un moment, tout comme le texte sur l'initiative dans le jeu BDSM, si l'on excepte quelques lignes. Puisque les deux étaient liés, j'ai attendu de finir l'article pour poster les photos. Combien de temps, pour ces quelques lignes ? 6 mois ? J'ai presque fini la rédaction du texte suivant, avant de compléter celui-là.

La série de photos liées aura attendu aussi longtemps, mais la voilà en ligne - et elle aussi m'aura demandé du travail. Est-il besoin de le dire ? La demeure dans laquelle on voit ma superbe soubrette affairée à servir le maître de maison (d'un soir) n'est malheureusement pas la notre.
Les photos originales sont bien plus belles à mes yeux, et j'aurais aimé pouvoir livrer telle quelle la sublime image de ma soubrette devant le piano en haute résolution, sans collages ni retouches, mais je ne le ferai pas.
Nous vivons toujours dans un monde où un homme qui multiplie les conquêtes est un héros, quand une femme qui fait de même est considérée comme une salope. Il en irait de même du SM, où la rupture de notre anonymat servirait presque ma réputation, quand il nuirait énormément à celle que j'aime. Sur chaque photo, il me faut donc traquer les détails, masquer les meubles, et chasser tout ce qui permettrait de faire le lien entre nos vies sociales et nos plaisirs. Je le déplore. Mais au fond, la sensation de transgresser l'interdit, l'attrait du danger, le secret, ne font-ils pas partie des charmes du SM ?


30.12.2005. Voilà, je fais de la pub à Dior… et au passage, je me rends compte que l'alibi BDSM nous fait souvent flirter avec le luxe… un verre au piano-bar du Hilton, un collier qui semble peser ses trois kilos d'or massif, puis un repas dans ce luxueux restaurant qui allait doucement devenir si cher à nos cœurs… Je culpabilise, alors je vais ici donner quelques explications.

Le bar, d'abord. Moi qui aurais toujours voulu être un artiste, j'ai effectivement fait tous les Hilton de la terre, il y a quelques années. Pour mon travail – et effectivement, ça c'est la richesse : dépenser, sans-même le mériter, de l'argent qui ne vous appartient pas. D'autant que les chambres du Hilton, luxueuses mais souvent minuscules, ne justifient pas leur coût exorbitant.
L'explication des tarifs se trouve non pas dans les chambres, mais dans les strass : réception de rêve, lounge d'un confort sans pareil, qualité de service incroyable, sans parler des piscines, saunas et autres services de massage. Or, tout cela est accessible aux non-résidents pour le prix d'un verre au bar, et d'un peu de culot – pourquoi s'en priver ? Le cocktail, certes, sera pimenté d'une addition un peu plus salée qu'ailleurs, mais agrémenté de petits fours diaboliquement bons, dans une atmosphère calme et feutrée, sur un fond de piano à queue… une ambiance rêvée pour les moments BDSM, en somme.

Le collier, ensuite… tout à fait abordable, à ma grande surprise, mais je n'en dirai pas davantage.

Le restaurant, enfin… absolument inabordable, mais… justifié. Justifié par le bonheur de goûter des saveurs qui, sans cela, jamais n'effleureraient les palais, justifié, encore, par un cadre et un niveau de service magnifique, par une cave aux vins incroyables, et par cet étrange plaisir partagé d'un luxe qui, s'il n'était pas éphémère, perdrait tout son attrait.
Dans ce genre d'endroit, manger un petit casse-croûte avant de passer à table semble souvent une bonne idée : on n'y va pas pour se nourrir, mais pour s'appliquer en bouche de l'aphrodisiaque à papilles gustatives, en doses forcément homéopathiques. Mais à la Saint-Valentin … menu souvent unique pour la fête des cul-culs, composé de sept ou huit plats qui non seulement rassasient les plus affamés, mais offrent de surcroît une parfaite occasion de goûter à toutes les plus grandes spécialités de la maison, pour une addition qui le vaut bien.

À la Saint Cucu , les tables garnies de chandelles sont toutes pour deux personnes, intercalées une vide, un occupée, et l'on a, certes, quelque peu l'impression d'être pris dans un système idiot. Mais après une flûte de Champagne et un regard pétillant de sa belle, comment ne pas savourer son bonheur, à être le plus cucu des domdoms ?


27.08.2005. Un grand merci à naybuleuse, pour l'article particulièrement touchant qu'elle a écrit à propos de ces photos dans la chronique du 23 août de la plus grande bibliothèque électronique francophone du BDSM.


Q de K

23.08.2005. Han. 95%. Ce coup-ci, je publie... J'ai commencé la rédaction d'un nouvel article, et l'écriture me manque trop. Tant pis pour les 5% qui restent (dites-vous qu'avec ces 5% là, si j'avais voulu, j'aurais pu faire un truc vraiment magnifique...)

J'ai quatre autres séries de photos en cours de préparation, dont celle intitulée Soubrette, qui m'a forcé - merci à elle - à écrire l'article sur l'initiative... je vais ralentir sur les photos, et on verra bien quand je publierai les séries restantes.
Quand je regarde les cinq séries que je mets en ligne ce soir, je constate qu'il ne s'agit vraiment pas des plus orientées BDSM... Pas une once de shibari, même... Tant mieux.

Un dernier petit mot à propos de la mise en page, et des résolutions d'écran : le fond noir, d'abord... et oui, je me suis plié à la mode : pages BDSM - dresscode noir.
Plus sérieusement, je sais bien que le fond noir flatte la mise en page... il nuit par contre grandement à la lecture, et mes intentions depuis le début étaient bien, avant tout, de publier ici du texte.
Quant à la résolution... les pages sont lisibles en 1024 x 768, mais plutôt optimisées pour le 1280 x 1024, qui est la résolution de la plupart des écrans plats vendus aujourd'hui. Désolé pour ceux qui n'ont pas accès à cette résolution pour l'instant : ils l'auront certainement bientôt, et je ne me sentirai probablement pas l'énergie de refaire alors toutes mes pages pour suivre les évolutions technologiques...
Pour rappel, le mode Kiosque (plein écran) s'obtient, dans Firefox comme dans Internet Explorer, en pressant F11 au clavier - essayez, là maintenant, et vous verrez bien.

Bref. J'espère que certaines de ces photos vous plairont ou vous amuseront... je vous en souhaite une bonne découverte, et je vais pour ma part aller recouvrer mes forces pour, de ce hobby qu'est pour moi le graphisme, passer à cette passion qu'est l'écriture.

Bonne visite

Khayyam, tout nu ce coup-ci


21.08.2005. Un mois et demi. Un mois et demi pour achever la mise en page des cinq premières séries, soit une trentaine de photos. Il y a quelques années, ce travail – j'allais dire ce même travail – m'aurait demandé une semaine. Il y a quelques années, j'aurais procédé à la mise en ligne un peu trop tôt, un peu trop vite, acceptant la perspective de recevoir, pour une réalisation que j'aurais su bâclé, quelques compliments qui auraient glissé sur moi.

L'impudeur : bâcler, et accepter la médiocrité…

Combien de fois ai-je été satisfait de ce que j'ai produit ? Très peu. Combien de fois ai-je choisi de m'en satisfaire ? Beaucoup trop. Dans un contexte… artistique, disons, la notion de production achevée est très subjective, et si j'ai toujours eu un talent en la matière, c'est bien celui de m'arrêter dès lors que le résultat était susceptible de plaire, à défaut de me plaire.
La qualité intrinsèque de l'œuvre produite importe ici très peu : le drame réside dans cette notion d'exposer à autrui une chose dont on n'est pas fier… la montrer est un affront puisque, ne la cautionnant pas soi-même, on juge l'autre susceptible de l'apprécier à l'injuste valeur qu'on lui prête. Un cadeau que l'on s'offre empoisonné, puisque dans ces circonstances, on ne pourra véritablement savourer le moindre commentaire. Un gigantesque mensonge à soi-même, enfin, puisqu'en s'interrompant dans la création, on se grave à l'esprit l'idée confortable que l'on aurait pu faire beaucoup mieux, si l'on avait voulu . Et comme par hasard, on ne veut jamais…

L'amour procure cette envie formidable de susciter l'admiration de l'autre. Mais aimer n'est – hélas ! – pas toujours une motivation suffisante pour refuser la médiocrité – bien au contraire. Être aimé, par contre… Regarder ma chatte dans les yeux, elle qui sait si bien ce que travailler veut dire… Mesurer la hauteur des ses attentes à l'aune des sentiments qu'elle me porte, puis l'insulter d'une médiocrité que je lui demanderai d'applaudir ? Non.

Non, et doublement non, car, le tenterais-je, cela ne passerait pas.
Il est des muses qui inspirent, puis se flattent. Il en est d'autres qui inspirent, puis s'intéressent au résultat, évaluent, jugent et se documentent, ignorant contraintes et excuses, avant que d'applaudir. *

Aimer une muse, en être aimé, ce n'est pas suffisant : ce qu'il faut, c'est trouver La muse. Celle qui crée la symbiose et vous fait refuser la médiocrité, celle qui, à son tour, se voit poussée par vous à l'excellence.

Les photos publiées ici ont toutes été prises dans un contexte privé, loin de toute idée de les mettre en ligne. Les cadrages, les meubles, la luminosité, la cohésion des séries, le respect de l'anonymat… rien de tout cela n'était, à la base, pensé dans l'optique d'une publication. Il m'a fallu trier parmi des centaines de clichés, pour choisir ces premières séries, puis découper, ajuster, sacrifier, balancer, coller, filtrer, équilibrer… ensuite, la muse m'a fait remarquer le désaccord colorimétrique des séries, et j'ai dû tout refaire, car elle avait diablement raison. Il en alla de même pour les images de titres, aux tons que je dus balancer pour les accorder aux photographies (pardon à David, pour ce que j'ai fait de son étude d'Hector), pour les textes, pour les fontes de caractères…

Je m'apprêtais à tout mettre en ligne ce soir. J'allais le faire, vraiment. J'ai commencé à écrire le présent texte il y a deux heures, prêt à conclure par un « les pages qui suivent, je les estime à 90% non-médiocres », mais au fil de ma rédaction, ces 10% de médiocre, je me suis refusé à les accepter. Il y a encore quelques détails tout bêtes, que seule la hâte et la paresse me poussaient à ignorer… Je vais les corriger d'abord .

Quant à cette lettre d'introduction… j'en suis fier à 95%. Et si elle semble annoncer une véritable œuvre d'art dans les pages à venir, tant mieux, car il n'en sera rien : ces modestes photos en décevront beaucoup, et leur principal mérite à mes yeux sera, comme pour Révélation SM , que je pourrai avec elle crier : voilà ce que je peux faire de mieux. Je me suis appliqué, là – j'étais à fond . Pas de mauvaises excuses. Pas de médiocrité acceptée, sinon celle qui reste, puisqu'elle fait partie de moi et que je ne peux la percevoir. Khayyam à poil.

Khayyam, encore habillé pour l'instant.

* Non seulement mon aristochate appartient, bien sûr, à cette deuxième catégorie, j'ai en outre eu la terrible idée de lui passer un collier au cou… en décuplant ainsi, juste retour des choses, toutes les exigeances à mon égard.


13.07.2005. Ce site existe depuis déjà plusieurs années... Je le maintenais en vie à destination d'un petit groupe de personnes, le gardant coupé du reste de la toile en évitant soigneusement les moteurs de recherche, et les seules photos que j'y partageais à destination de ce public restreint étaient liées aux techniques de shibari et à nos souvenirs communs.

Les autres photos, je les réservais à ma douce petite chatte, et à moi-même. Nous en avons discuté avant-hier ; ses sentiments étaient que plus rien dans le domaine de la photo érotique n'avait besoin d'être créé, que tout existait déjà. Je partageais sans le dire ce même sentiment. Mais en regardant ensemble nos photos, les nombreuses possibilités de mise en page, la conclusion fut cette fois différente : sans prétendre à la photo d'art, nous avons admis que certaines de nos images pourraient être exposées ici...


Retour en haut de page