Terrier BDSM, conduit numéro trois: la
cire.
par darkleen{LS}
Extase parmi les extases, plaisir des plus voluptueux, surpassant
pour moi de très loin absolument tout le reste: puisque
cela fait maintenant quelques siècles que l'homme a découvert
le feu, il est sans doute grand temps qu'il en fasse goûter
les joies à sa compagne...
C'est fascinant, le feu. Ca réchauffe, ça éclaire,
c'est vivant et vorace, ça détruit pour grandir
et faire briller les yeux dans la nuit et dispenser ses bienfaits.
Prenez un cierge bien large, allumez le, laissez le de côté le
temps de vous préparer un bon verre, une petite douceur.
Puis observez sa flamme bien droite qui scintille dans votre
nuit. Hypnose du feu, qui nous renvoie aux peurs primaires ancrées
dans l'homme au fil de son évolution, à l'instinct, à ce
qui fait notre race hominidé, à ce qui au fond
de nous hurle à la lune les soirs de tempête, à notre
animalité profonde-vous l'avez peut être déjà ressenti,
ce sentiment bestial de satisfaction absolue, comme un épanouissement
total de toutes vos pulsions; à la fin du coït, quand
la jouissance, finissant d'exploser, laisse des vagues chaudes
de bien être vous envahir et combler toutes vos failles,
tous vos doutes...
La bougie se consume, une petite flaque de cire se forme à la
cime du cierge. Evitant la flamme mordante, mon doigt plonge
dans ce petit magma. C'est chaud. C'est doux. Ca m'englobe. A
l'air, la cire se durcit, épousant parfaitement la pulpe
et les contours de mon ongle. Ma peau tire un peu. Mon doigt
est contenu, il a changé de couleur, et son contact se
fait lointain... Il touche, au travers de la cire, et le monde
qui l'entoure n'est plus reconnaissable.
La bougie se consume, une grande mare de cire se forme sur le
plafond du cierge. Ecartelée et détendue, les yeux
fermés par un bandeau, je n'ai rien vu de cette préparation
géologique.
De petites épines, très fines, viennent titiller
ma poitrine, aussitôt fondantes, formant de petites plaques
chaudes. Gouttelettes brûlantes, dès qu'elles se
posent sur moi, rafraîchies par l'air ambiant, elles se
changent en un doux cataplasme apaisant.
Sur l'intérieur des cuisses et autour du nombril, je trouve
le contact plus intense. Les gouttes sont cuisantes, ma peau
plus fine absorbe moins vite la brûlure- mais quand les
plaques se forment, le délice est bien plus vibrant. Vibrant?
Mais oui, bien sûr...Chaque larme de cire tombe et choque
ma peau qui frémis vers l'intérieur, ondulant en
cercles concentriques, jusqu'à ce que la vague s'apaise
et ne laisse s'étirer qu'une légère vibration à la
surface de mon corps.
Imaginez alors ces gouttes frappant doucement votre intimité,
oui, juste là, entre les grandes lèvres...Frémissements,
vibrato, plaques tirant la peau juste suffisamment pour mieux
la ressentir…
Viennent les longs sanglots, la lave en langue s'écoule petit fleuve
aux sillons de mon corps. j'espère et je crains ce moment, car là,
mon esprit n'a plus le temps de goûter chaque larme vibrante, il va lui
falloir accepter, absorber d'un coup le napalm, qui me donne l'impression d'être
creusée, labourée, déchiquetée. Plus question de
vibration, c'est une onde de choc, un séisme bonheur. Tout mon être
se fond dans cette incandescence qui semble prendre l'éternité pour
s'apaiser enfin dans un carcan étrange, lourd, absorbant .je suis recouverte
de cire, mais ma peau a fondu et je fais partie intégrante de mon bel
emballage.
Décomposé .Recomposée . Protégée du monde,
enfouie dans cette chaleur brutale, animale, je ne suis plus ni femme ni être
pensant. Qui suis-je? Que suis-je? Un plaisir frémissant ondulant au
gré du magma qui se déverse encore et encore et dont je fais
déjà partie avant qu'il ne m'effleure. Impossible pour moi de
rester impassible sous ces torrents, je tressaille ou sursaute à chaque
contact ce qui accentue le côté aléatoire des écoulements
un bien pour un mal, l'inverse est vrai aussi! La cire libère toutes
mes tensions, m'apaise profondément et durablement...bonheur!
Autre lieu, autre jeu: prenez une baignoire bien remplie, une
soumise ventousée aux quatre arrondis, détendue
par l'eau qui la porte, la berce, la caresse...Prenez un Maître
taquin, une bougie à la main, qui s'approche de sa soumise
sans bruit, prenant garde à ne pas troubler encore la
rêverie de laquelle elle ne perçoit pas la douce
torture qui s'avance à pas de loup...
Moins de brûlure, plus de mordant:sous l'effet de l'eau
la cire se contracte plus et plus vite, pinçant la peau
en griffes lentes et voluptueuses...
Vous risquez une petite inondation, mais les sensations, beaucoup
moins violentes, me paraissent idéales pour une initiation
aux jeux des bougies.
Je tiens à rappeler ici quelques petits inconvénients:
la cire adore se loger dans les tissus, tapis et fibres de bois,
et ce de façon quasi définitive. Et puis, une fois
votre soumise recouverte de sa nouvelle peau, il va falloir l'aider à muer
et à perdre ses jolies écailles...L'épilation
est garantie, quoiqu'une douche bien chaude permet d'ôter
en douceur les derniers reliquats. Prétexte à de
nouveaux jeux, cette douche? C'est à vous de voir...
Mon seul regret, avec la cire:impossible de saluer et remercier
mon Maître dignement à la fin de la séance,
sans répandre autour de moi les larmes figées du
bonheur...
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